Hors Christine Arron

Publié le par Sébastien

7 septembre 2006

Marion Jones innocentée !

 

Soupçonnée de dopage, la sprinteuse américaine peut respirer un grand coup. Ses avocats ont en effet déclaré, mercredi, que l'analyse de l'échantillon B s'était révélée négative. Un résultat qui innocente donc Marion Jones, au plus bas après avoir été contrôlée positive à l'EPO le 23 juin dernier lors des championnats d'athlétisme des Etats-Unis. "Je suis absolument ravie", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "J'ai toujours affirmé que je n'avais jamais pris de produits dopants et je suis heureuse qu'un procédé scientifique ait démontré ce fait."

Marion Jones espère maintenant retrouver la piste au plus vite.

 

Marion Jones revient de nulle part. Une fois de plus, serait-on tenté de dire. La championne américaine, dont on imaginait à 30 ans la carrière brisée depuis le révélation par les médias outre-atlantique d'un contrôle positif à l'érythropoiétine (EPO) le 23 juin dernier lors des Championnats des Etats-Unis, peut rêver à de nouveaux records et à voir Pékin et ses Jeux en 2008. Par la voix de ses avocats et d'un communiqué, l'athlète a confirmé que l'analyse de l'échantillon B par le même laboratoire de Los Angeles, qui avait procédé au test de son premier échantillon, s'avérait négative.

Une annonce qui disculpe la triple championne olympique de Sydney, qui encourrait une suspension de deux ans, et annule de facto l'ensemble des procédures engagées à son encontre. Les premiers mots de l'Américaine donnent une idée de son soulagement: "Je suis extatique", commente Jones dans son communiqué, avant de se réjouir de cette issue qui valide sa défense de toujours, depuis les premiers soupçons sur son rôle dans l'affaire Balco jusqu'à aujourd'hui, consistant à nier farouchement une quelconque implication: "J'ai toujours affirmé que je n'avais jamais pris de produits dopants et je suis heureuse qu'un procédé scientifique ait démontré ce fait. Et Jones de conclure, sur un air de victoire: Je suis impatiente de revenir sur la piste."

Le test EPO en question?

Depuis son retrait le 18 août dernier en catimini du meeting Golden League de Zurich, quelques heures avant la révélation par le Washington Post de son test positif, Marion Jones n'avait en effet plus foulé la piste en compétition. Un coup d'arrêt brutal dans une saison qui avait vu la quintuple championne du monde réussir son retour au premier plan grâce à des chronos de nouveau à la hauteur de sa réputation, avec notamment en juillet à Paris un premier 100 mètres sous les onze secondes (10"92) depuis quatre ans et la réunion de Madrid en 2002 (10"90).

Alors que l'Usada (Agence antidopage amaricaine), pas plus que la Fédération américaine (USATF) n'avait à ce jour officialisé ce contrôle positif de l'échantillon A, les avocats de Jones précisent que c'est le gendarme de la lutte antidopage outre-atlantique lui-même qui cette fois a personnellement informé l'athlète du résultat de cette seconde analyse.

Si un tel cas de figure n'est pas une première (*), cette contradiction risque fort de relancer la question de la détection de l'EPO et de la fiabilité des tests concernant cette substance. "Je crois qu'il y a des failles dans ce test", déclare ainsi Howard Jacobs, l'un des avocats de Jones, spécialisé dans la défense des athlètes soupçonnés de dopage et prompt à se glisser dans la faille: "C'est un test sensible. De ce que je sais sur l'échantillon A, on peut se poser des questions sur ce qu'il est convenu d'appeler un test positif. Je ne peux pas dire que j'ai été surpris que le B nous revienne négatif, vu ce que à quoi ressemblait le A." Défenseur également d'un certain Floyd Landis, Jacobs dénonce aussi la pratique consistant à jeter en pâture au public un sportif dès la positivité de l'échantillon A avérée alors que la loi impose d'attendre le résultat de l'échantillon B: "Cette procédure devrait se dérouler de manière anonyme. Marion aurait dû être en mesure de pouvoir concourir durant cette période et personne n'aurait dû avoir connaissance de la procédure en cours."

(*) L'athlète d'origine kenyanne Bernard Lagat, contrôlé positif à l'EPO en août 2003 et suspendu deux mois, avait été disculpé après l'analyse négative de son échantillon B.

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